Un rocher né des profondeurs
Il y a plus de deux millions d’années, le bassin du Puy-en-Velay était recouvert par un lac. C’est sous ces eaux qu’une éruption volcanique s’est produite : en rencontrant l’eau, la lave a explosé, projetant des fragments qui, en retombant, se sont agglomérés pour former une roche claire et friable, le tuf volcanique. Peu à peu, cette matière a façonné une cheminée volcanique haute de 82 mètres, sculptée par l’érosion : c’est le Rocher d’Aiguilhe, qui tient son nom de sa forme élancée, comme une aiguille dressée vers le ciel.


Un sanctuaire dédié à l’archange des sommets
En 961, Truannus, doyen du chapitre du Puy-en-Velay, fait ériger au sommet de ce rocher une chapelle dédiée à saint Michel, chef des armées célestes et gardien des hauteurs. Il obtient l’autorisation de l’évêque Godescalc, célèbre pour avoir été le premier pèlerin français à se rendre à Saint-Jacques de Compostelle en 951. La chapelle, de style préroman puis roman, épouse la forme du rocher. À l’intérieur, des fresques datées du Xe au XIIe siècle forment un témoignage exceptionnel de l’art religieux médiéval. Perchée entre ciel et terre, elle devient un haut lieu de pèlerinage et un repère sacré sur les chemins du Velay.